Mémé prend sa retraite

Foot - DTN : Jacquet : «Place aux jeunes»
«La formation des cadres et la formation des jeunes», voilà, selon Aimé Jacquet, les deux «paramètres» qui «font que le football français est fort». A quelques semaines de sa retraite, le sélectionneur champion du monde revient mardi dans un entretien à France Football sur ses huit ans à la tête de la Direction technique nationale qu'il quittera le 31 décembre : «Je dois donner l'exemple en m'arrêtant afin de permettre à de jeunes entraîneurs d'avoir du travail et d'être à leur tour dans l'action».

Refusant de tirer un bilan de son mandat à la tête de la DTN («je suis un relais parmi tant d'autres»), il se dit néanmoins «satisfait du travail d'équipe» effectué et se félicite d'avoir «insisté» sur le football féminin dont «personne ne voulait réellement s'occuper». S'il n'avait qu'un seul message à délivrer au moment de tirer sa révérence, ce serait «que le football reste un jeu». Est-ce le cas aujourd'hui ? «J'espère» répond-t-il, ajoutant aussitôt «j'ai dit, j'espère», laissant peut-être entendre qu'il nourrit quelques doutes à ce sujet.

Un même optimisme tempéré transparaît de ses réponses sur l'avenir de la DTN (à laquelle Raymond Domenech s'est porté candidat) et de sa maison-mère, la Fédération : «Non seulement (la Fédération) a besoin (de la DTN), mais elle est indispensable. Sinon je ne vois à quoi servirait la Fédération. Elle deviendrait une simple boîte aux lettres. C'est peut-être demain que cela deviendra comme ça, je n'en sais rien. (...) Tout est sans cesse remis en cause.»

France Football interroge aussi Aimé Jacquet sur ses 45 ans de carrière de joueur (Saint-Etienne, Lyon), d'entraîneur (notamment de Bordeaux entre 1980 et 1989) et, bien sûr, de sélectionneur de l'équipe de France (de 1993 à 1998). Le sacre de 1998 auquel son nom restera à jamais attaché lui inspire une belle tirade : «Pour le serviteur du football que je suis, c'est merveilleux. Je mesure parfaitement la chance que j'ai eue. Je ne peux pas dire que je n'ai pas été gâté, mais il faut faire attention. Tout se mérite. On a rien sans rien.» Aimé Jacquet sera fêté mercredi au Stade de France, avec les héros de 1998 et les champions d'Europe 2000, en marge de France-Grèce amical.