« Il faut un projet à moyen terme »

Ligue 1 : C. Gourcuff : « Il faut un projet à moyen terme »

Une semaine en Ligue 2. Christian Gourcuff a déjà fait deux fois l'ascenseur avec le FC Lorient.Ses recettes pour remonter rapidement.

Christian Gourcuff, comment pourrions-nous définir la Ligue 2 que vous avez côtoyée avec Lorient ?

La tendance voudrait que le championnat de L1 ressemble chaque jour un peu plus à la L2, même si ce n'est pas flatteur pour notre élite. Voilà cinq, six ans, la différence me semblait plus notable. Le jeu se voulait plus posé, plus limpide avec davantage de changements de rythme. Beaucoup de rencontres que nous avons disputées cette année me rappellent les joutes de l'an dernier, avec énormément de pression sur le porteur du ballon, un jeu très direct, très serré, instable. Le championnat de L2 devient, lui, plus technique.

Si l'expression joueur de L2 ne semble plus vouloir dire grand-chose, recrute t-on en Ligue 2 comme en L1 ?

Non. Déjà, un recrutement s'inscrit dans un projet plus général, même si ce mot ne veut plus dire grand-chose. En premier lieu, le marché n'est plus du tout le même. Nous concernant, on s'est d'ailleurs aperçu que ce marché nous était toujours fermé malgré notre remontée. Il existe une telle différence en matière de masse salariale et d'indemnités de transfert - même si cela ne correspond pas à la valeur technique des joueurs - que le recrutement est devenu une chose très difficile et dangereuse. À l'inverse, certains garçons sont sous-évalués, comme par exemple, Abriel ou Ziani que Troyes n'utilisait même pas en L2 ! Avant eux, Pedron s'était ainsi révélé avant de confirmer à Saint-Etienne, ou Keita.

Sur quels critères s'appuie t-on pour reconstruire une équipe amenée à jouer la montée ?

La chose la plus difficile à appréhender concerne la mentalité du joueur. Ce n'est pas toujours évident de percevoir s'il va cadrer avec nos attentes. Parler de bonne mentalité n'a aucune signification à mon sens. Tout dépend de la manière dont on entend travailler avec lui. Il faut en tout cas toujours s'interroger sur la motivation du joueur à évoluer en L2. Si c'est une simple question salariale, il y a déjà danger. Il faut un projet à moyen terme. Ils ne sont pas là juste pour assurer la montée en L1 mais y participer pleinement l'année suivante. L'exemple de la Juventus de Turin est en ce point remarquable.

Vous avez prouvé l'an dernier que l'on pouvait remonter en pratiquant un football plaisant ?

On l'a effectivement démontré lors de nos trois montées. À chaque fois, nous avions une équipe très joueuse. On a grimpé avant tout, grâce à la qualité de notre jeu, et surtout car nous avions misé là-dessus, contrairement à d'autres formations aussi bien armées.

Repart-on avec une équipe neuve pour casser la dynamique de la relégation ?

Lors de la première descente, nous avons totalement reconstruit un groupe, avec notamment Darcheville, Kroupi, Gauvin. On pensait être compétitif tout de suite, il nous a fallus deux ans. Lors de la seconde relégation, ils sont partis avec les mêmes et il y a eu échec à l'arrivée. Il existe obligatoirement une perte de motivation. Je pense qu'il convient donc de reconstruire. Après, il faut pouvoir se séparer de ceux dont on ne veut plus.

Le joueur type de L2, spécialiste de la remontée, existe t-il ?

Je n'y crois pas. Seuls l'enthousiasme et la motivation sont nécessaires, sans être suffisant. De même, ne pas connaître la L2 ne me semble pas irréversible pour réussir. Seul le contexte est différent. On évolue dans un relatif anonymat. Après, il est évident que les anciens pensionnaires de L1 sont attendus à chaque rencontre, il convient donc de pouvoir répondre en terme d'agressivité. L'âge peut donc être rédhibitoire. Tout comme il me semble important d'avoir une cohérence et une cohésion en matière de salaires pour que le vestiaire vive bien. C'est d'ailleurs aussi valable en L1.

Propos recueillis par

Christophe DELACROIX.

Ouest-France

Bon ben puisqu'il a l'air de maîtriser le sujet on en veut bien comme directeur général pour le projet à moyen terme, sans Dassaultdomi bien sur...

lulu la nantaise a écrit:Bon ben puisqu'il a l'air de maîtriser le sujet on en veut bien comme directeur général pour le projet à moyen terme, sans Dassaultdomi bien sur...

Le problème c'est je ne suis pas sûr que ça l'intéresse

C'est un rêve de gosse Cricri à la Beaujoire