Mondial de Basket 2010 - Istanbul.

Un mondial de pacotille

Forfaits à la pelle, wild cards fantaisistes, quid du mondial turc de basket qui se déroulera du 28 août au 12 septembre ?



Quand les géants se font tout petit

L’image est belle, Istanbul parcouru par des géants s’amusant avec un ballon de basket. Ces surhommes arborent les tuniques de leurs sélections nationales. On peut y voir l’espagnol Pau Gasol, l’americain Kobe Bryant, l’australien Andrew Bogut, le français Tony Parker et le turc Hedo Turkoglü. Le bémol est que seul l’ailier fort turc des Raptors de Toronto participera au mondial.

En effet ce mondial sera privé de nombreuses stars, certains blessés renoncent de manière compréhensible à la compétition, c’est notamment le cas de l’australien Andrew Bogut, du turc Mehmet Okur, du français Rodrigue Beaubois ou du chinois Yao Ming. Cependant la plupart des forfaits sont dû à des pressions faites par les clubs NBA, cela donne l’occasion d’entendre une litanie d’excuses qu’on a peine à croire ou qui irrite franchement. On nous sert souvent les mêmes ritournelles, un petit florilège des prétextes les plus souvent utilisés:

•Le joker médical. L’ancienne blessure dont le basketteur semble se ressentir tous les ans l’été venu, alors qu’elle ne semble pas le gêner lors des play-offs en mai-juin. N’est ce pas messieurs Bryant et Stoudemire.
•L’excuse familiale est assez pratique. Le joueur en appelle à la sensibilité des fans: « Comprenez moi je n’ai pas le temps de voir ma femme et mes gosses » même s’il est en vacances depuis début mai parce que son équipe ne participe pas ou est sorti rapidement des play-offs (Ginobili)
•L’argument économique. Le joueur nous parle de risque de blessure qui l’empêcherait de signer un bon contrat. L’exemple le plus édifiant est celui de Joakim Noah (Jooks pour les intimes) qui renonce au mondial pour pouvoir négocier un nouveau bail avec les Bulls de Chicago en déclarant: « je ne peux pas tout gâcher ». Qui a dit individualisme?
•La bonne éducation comme explication. Le joueur le doigt sur la couture du pantalon exécute les ordres du club. Le basketteur essaye alors de nous vendre un gentleman agreement qu’il aurait passé avec son club. Un accord par consentement mutuel donc, dans la mesure où on ne lui laisse pas le choix. Tony Parker, Andreï Kirilenko Pau Gasol ou Dirk Nowitzki ont ainsi été (fortement) incité à se consacrer à leur club et à oublier leurs sélections nationales.
•Le désintérêt. Nombre de joueurs surtout américain ne se sente pas tellement concerné par les compétitions internationales, être champion NBA ou MVP ne signifie t-il pas déjà être le meilleur au monde? Lebron James semble le penser puisqu’il s’est dit « occupé » cet été pour justifier son forfait.
Les spectateurs et téléspectateurs du mondial voient donc se dissiper leurs rêves de choc des titans, qui leur était pourtant promis par la promo (mensongère…) de l’événement