Nantes dans l'Equipe

TOUR DE FRANCE DES CLUBS
J – 11

Nous commençons aujourd’hui notre traditionnel tour de France des clubs en faisant étape à Nantes, qui n’avait échappé à la relégation qu’en l’emportant à domicile, lors de la toute dernière journée, la saison passée.
Les Nantais sauront-ils tirer les leçons de cette expérience douloureuse ? Nous nous arrêtons également chez deux des trois promus, Troyes et Le Mans, qui sont restés très sages sur le marché des transferts mais s’efforceront tout de même de pérenniser leur présence en Ligue 1.

Nantes, opération rachat

Après une saison qui a failli virer au cauchemar, il va falloir rebondir. Avec les moyens du bord.

NANTES – de notre envoyé spécial

À NANTES, tout a changé mais rien n’a vraiment changé. En juin dernier,Dassault, tenu de prendre des mesures urgentes pour redorer le blason d’un actif fragilisé, qu’il évalue lui-même aux alentours de 20 millions d’euros, s’est attaqué aux symboles. Les têtes de Robert Budzynski, l’historique directeur sportif, de Jean-Luc Gripond, l’impopulaire président, et d’Éric Leport, le directeur général, ont roulé. Rudi Roussillon, bras droit de Serge Dassault,est devenu PDG du nouveau conseil d’administration du club dans lequel siègent notamment Kléber Bobin, l’ex-patron aux deux Coupes de France et au titre de 2001,mais aussi Claude Simonet, président des champions du monde et des champions d’Europe. Japhet N’Doram, prince des soirées dorées de la Beaujoire, il y a dix ans, quittera Monaco fin août pour épauler Serge Le Dizet, promu directeur technique du club.
En optant pour ce séduisant lifting,Roussillon espère avoir fait d’une pierre, deux coups. Dans l’esprit du nouveau président, ces changements doivent apporter la preuve que chez Dassault, le FCNA n’est pas considéré comme un vieux jouet rangé au fond d’un coffre-fort. Ils doivent aussi chasser la déprime générale qui hante les couloirs de la Jonelière. Homme de communication dont le passé respectable de gardien de but d’Auxerre et du Red Star l’autorise à quelque avis technique,Roussillon a clairement indiqué que l’équipe professionnelle redevenait la priorité des priorités.

Un état d’esprit
hors norme

Le ballon à nouveau au centre de toutes les préoccupations ? Le peuple jaune, auprès de qui saint Thomas fait toujours un tabac,attend des actes. Les faits lui donnent raison : le changement de cap annoncé, une révolution dans l’ère capitalistique de l’octuple champion, entamée avec l’arrivée de la Socpresse en juin 2001, tarde clairement à se concrétiser.
Pour renforcer une équipe qui n’a sauvé sa tête que lors de la dernière journée, la saison passée, Nantes disposait d’une enveloppe de 4 millions d’euros. À quinze jours de la reprise, 1 million a été dépensé pour enrôler Signorino et le prêt avec option d’achat de Bagayoko à Nice a permis d’en engranger deux. Pourtant,le recrutement d’Oliech, l’attaquant tant désiré par Le Dizet (lire ci-dessous),n’est toujours pas concrétisé. Pendant ce temps, des équipes comme Toulouse, Rennes ou Lens, avec qui Nantes rêverait de lutter sur le terrain, ont bouclé le gros de leur recrutement.
Pour ne pas sombrer à nouveau,Nantes s’appuiera donc sur l’état d’esprit exceptionnel d’un groupe soudé dans la difficulté. « Une dynamique est née lors du dernier match contre Metz, même si les bases ont été construites depuis janvier avec six mois de travail intense, assure Mickaël Landreau. Il y a un état d’esprit hors du commun. Maintenant,il ne faut surtout pas fanfaronner. Une bonne entame de Championnat pourrait nous offrir de la sérénité. Le calme, dans ce milieu, ça n’a pas de prix. » Mais ça ne suffira sûrement pas pour refaire le coup de 2001, où les Nantais avaient été champions un an après s’être maintenus lors de la dernière journée. « Nous sommes dans une phase de reconstruction. Il ne faut peut-être pas aller trop vite. Les bases existent mais elles ne sont peut-être pas assez solides », pressent Le Dizet.

Faute de moyens, Nantes devra miser sur l’épanouissement des plus jolis bébés de son centre de formation,encadrés par les fidèles de la maison, Landreau, Da Rocha, Savinaud ou Cetto. Avec Toulalan, Faé,Leray, Drouin, Ca, Dimitrijevic ou Keserü, Le Dizet dispose d’une génération dorée. Pour le moment, toutefois,seuls les deux premiers ont vraiment percé au plus haut niveau. Le pari est énorme. Mais les étoiles nantaises ont ceci de particulier qu’elles percent souvent au milieu des nuages.
RAPHAËL RAYMOND



L’INCONNUE

POUR L’HEURE, Nantes n’a pas de leader d’attaque. Bagayoko a rejoint Nice.Diallo reprend tout juste. Pujol revient après six mois d’infirmerie. Keserü, dix-huit ans, digère ses premiers pas chez les pros, Bouguerra est encore tendre. Reste Glombard, qui semble enfin répondre aux espoirs placés en lui. À eux quatre, les attaquants nantais n’ont inscrit que 18 buts en L1. Nantes s’en remet donc à la possible arrivée de Denis Oliech, un jeune attaquant kényan de vingt ans qui appartient à Al-Arabi (Qatar). Selon Le Dizet, « Oliech pourrait apporter de la vitesse, finir nos actions aussi, donc nous apporter de la confiance et une plus grande variété dans le jeu. C’est le détail qui n’en est pas un ». La pression sur le
futur buteur nantais sera terrible. – R. R.

L’OBJECTIF

L’ATTENTE d’un renouveau était énorme : la digue de prudence a vite cédé. Après le scénario catastrophe de l’an passé, les Jaunes ont vite eu tendance à voir l’avenir en rose. Les plus optimistes évoquaient une qualification européenne, les autres une place parmi les huit premiers. C’était avant les deux défaites en amical contre le Dinamo Bucarest(ROU, 0-2) et Brest(L 2, 1-3). Le Dizet, lui, est toujours resté modéré : « Le groupe dégage une énergie qui lui fait croire qu’il peut renverser des montagnes. L’état d’esprit,c’est la base. Après, il y a l’adversaire et les difficultés qu’il pose. Nous voulons surtout vivre une saison plus tranquille. L’effectif n’a pas beaucoup changé. J’ai dit que son potentiel se situe entre la 8e et la 15e place. »
– R. R.

LE STYLE

EN JANVIER, Serge Le Dizet a pris le train nantais en marche, habité par une obsession : éviter le déraillement.
Décrit comme leur plus fidèle héritier,il fait souvent référence aux méthodes Suaudeau et Denoueix. Depuis quelques semaines, il est pourtant en train d’imposer la sienne. Adepte du 4-4-2 avec deux milieux dans les couloirs, un devant la défense juste derrière un piston, il milite pour « un football qui va de l’avant. À Nantes, on ne supporterait pas l’inverse. »
Si le FCN s’est maintenu la saison passée, c’est surtout parce que sa défense, la cinquième de L1, a fait le métier. « Il ne faudra pas oublier de bien défendre pour mieux attaquer,dit le coach nantais. Nos bases ne sont pas assez solides »– R. R.



Vingt ans et plus de 500 matches à eux deux chez les Canaris :Frédéric Da Rocha (à gauche)et Nicolas Savinaud seront encore parmi les piliers d’un effectif nantais qui espère une saison plus tranquille que l’an passé.(Photo Pascal Allee/ Hot Sports)

NICOLAS SAVINAUD n’a aucun doute sur la force collective des Nantais.
« Un groupe est né »

REITH-SEEFELD – (AUT)
de notre envoyé spécial

« DIX-SEPTIÈME en mai dernier, Nantes ne s’est guère renforcé.Et pourtant vous paraissez plutôt optimiste.

– Dans l’envie, la motivation, je sens une démarche collective. On veut du mieux mais ensemble. Nous savons que nous pouvons nous améliorer. Les jeunes, par exemple, ont connu un contexte très difficile pour leur première année pro. Mais cette expérience peut désormais leur servir. Je ne dis pas que nous serons champions comme nous l’avions été en 2001 après avoir frôlé la L 2 en 2000. Mais je me souviens que la saison 1999-2000 avait beaucoup servi à 2000-2001. Si on peut terminer dans les six ou sept premiers, on ne s’en privera pas.


Sur le papier, beaucoup de clubs semblent pourtant disposer d’un effectif plus costaud…

– C’est peut-être très ambitieux par rapport à notre potentiel. Mais notre force est collective. Depuis la reprise, on sent un esprit très collectif. Onze joueurs unis, c’est mieux qu’un plus un plus un…


Vous évoquez souvent le match contre Metz (1-0),lors de la dernière journée de la saison passée. Pourquoi ?

– Un groupe est né. Humainement et émotionnellement, ce que nous avons vécu contre Metz avant, pendant et après le match fut très intense. On jouait l’avenir du club en L 1. Il y avait de la foi, de l’envie. Et ce moment très fort nous anime encore. La préparation physique a été dure mais on a bien vu que personne ne lâchait.


Avec Landreau et Da Rocha, vous constituez le relais du staff technique. Assumez-vous ce statut de leader du vestiaire ?

– Nous avons senti que les jeunes comptaient sur nous. “Daroche” (Da Rocha), “Micka” (Landreau) et moi sommes les derniers survivants du titre 2001. On veut gagner des trophées avec la nouvelle génération. Les jeunes ont compris que ce club, on l’aimait.Ils ont vu aussi qu’on ne voulait pas partir, que l’objectif, quand ça allait mal, c’était de sauver le FC Nantes et le groupe, afin de repartir pour une saison ensemble. À titre personnel, je pense que je finirai là. Comme nous, Faé, Dimitrijevic, Leray, Drouin, Toulalan et tous les autres ont été formés à la Jonelière.
Eux aussi aiment le club. Alors, notre rôle consiste aussi à leur passer le témoin. Eux nous apportent leur enthousiasme.


Avec Le Dizet, Nantes semble avoir retrouvé
sérénité et stabilité.

– Le coach est arrivé en janvier. On repart d’entrée avec lui. Le groupe réagit très bien à ce qu’il demande. Serge sait ce qui va et ce qui ne va pas. Du coup, nous sommes tous très soudés. Cette force n’est pas quantifiable mais elle est énorme.


Quelle impression vous a fait Rudi Roussillon,le nouveau président ?

– Ce qui est important, dans son discours, c’est qu’il veut que l’équipe pro redevienne la priorité du club. Le stage, par exemple, s’est super bien passé. Il nous accorde sa confiance, il sait que nous voulons faire beaucoup mieux. » – R. R.

Je ne comprends pas trop ce qu'ils veulent dire par:

le prêt avec option d’achat de Bagayoko à Nice a permis d’en engranger deux

Nice n'a tout de même pas payé 2 millions pour avoir Bagayoko en prêt [?]

Coluche a écrit:Je ne comprends pas trop ce qu'ils veulent dire par:

le prêt avec option d’achat de Bagayoko à Nice a permis d’en engranger deux

Nice n'a tout de même pas payé 2 millions pour avoir Bagayoko en prêt [?]

Moi non plus , faudrait expliquer.

Nantais a écrit:

Coluche a écrit:Je ne comprends pas trop ce qu'ils veulent dire par:

le prêt avec option d’achat de Bagayoko à Nice a permis d’en engranger deux

Nice n'a tout de même pas payé 2 millions pour avoir Bagayoko en prêt [?]

Moi non plus , faudrait expliquer.

Ah ça fait plaisir je ne suis pas le seul [lol] . Si Nice a éffectivement payé 2M€ pour le prêt de Bagayoko, alors Roussillon est vraiment dûr en affaires [pff]

Vu que c'est un pret avec option d'achat c'est peut etre une avance sur la probable vente l'année prochaine ?

Frantou2911 a écrit:Vu que c'est un pret avec option d'achat c'est peut etre une avance sur la probable vente l'année prochaine ?

mais si c'est une avance combien veulent-ils le vendre car je trouve déjà que 2M€ serait excessif

[up]

En meme temps il avait pas mal de joueur qui etait bien aligner !

L’effectif n’a pas beaucoup changé. J’ai dit que son potentiel se situe entre la 8e et la 15e place. »

En même temps on peut dire que Serge tient ses objectifs pour l'instant.. [] [] [] []

lamygos a écrit:

L’effectif n’a pas beaucoup changé. J’ai dit que son potentiel se situe entre la 8e et la 15e place. »

En même temps on peut dire que Serge tient ses objectifs pour l'instant.. [] [] [] []

Le problème c'est qu'on est plus proche de la 15ème que de la 8ème [tri]