Archive du 21/09/1996

Jean-Claude Suaudeau : « Le FC Nantes vit comme cela depuis toujours »


Malgré son bon match nul à Auxerre (2-2) mercredi soir, le FC
Nantes, victime d’une nouvelle hémorragie à l’intersaison, est
toujours plongé dans le désarroi. Aucune victoire en huit
journées et seulement trois points. Où sont les champions de
France 1995 ?

De notre envoyé spécial.

à Nantes.

S’IL faut s’habituer à regarder la vérité par ses
contraires, assister à l’entraînement des Nantais dans la bonne
humeur laisse à penser que la crise est vraiment profonde.
Est-ce le point du match nul, gagné mercredi soir chez le
champion en titre Auxerre, qui donnait hier matin tant de joie
aux pensionnaires du siège du club, à la Jonelière ? Ou est-ce,
plutôt, cet esprit de groupe duquel rien ne transpire, pas même
les plus infimes tensions ? « Problèmes ? Quels problèmes ? »,
demande, irrité, l’entraîneur, Jean-Claude Suaudeau, en otant
les crampons après avoir lui-même participé à un mini-match.
« Certains joueurs manquent de réglages techniques en ce début
de saison, c’est tout. A aucun moment leur volonté n’a été en
cause. Mais vous ne comprenez rien... »

N’empêche, le FC Nantes n’a jamais aussi mal débuté un
championnat depuis... 1963. Quatorze buts encaissés en huit
journées, trois petits points au compteur, aucune victoire, et,
plus grave encore, un jeu qui ne ressemble en rien à celui
pratiqué en d’autres temps. « On parle d’état d’urgence, mais
soyons sérieux », commente l’attaquant Jocelyn Gourvennec, qui,
débarqué de Rennes la saison dernière, devait évoluer aux côtés
des meilleurs pour nourrir un style qui a fait le tour de
l’Europe. Mais voilà, les « meilleurs » en question ont plié
bagages. En deux ans, Christian Karembeu, Patrice Loko,
Nicolas Ouédec et Reynald Pedros, tous internationaux et sortis
du sérail, ont quitté la « famille », comme le dit Gourvennec.
« C’est sur le terrain que ça ne va pas, poursuit ce dernier.
Mais en dehors, rien à signaler. »

La transparence, on le voit, a quitté les bords de l’Erdre et
seuls quelques supporters ne mâchent pas leurs mots. « On ne
peut pas continuer ainsi, raconte André, la trentaine, en
machouillant sa gomme. On forme des joueurs d’exception et dès
qu’ils arrivent à maturité, hop, on nous les pique ! » Et les
noms d’accusés fusent. « C’est Budzynski le coupable, et aussi
le président qui de toute façon n’était même pas en France hier
encore, Monsieur était en vacances », déclare sans détours
Jacky, un vieux du cru. Eux témoignent pour l’heure, mais
beaucoup d’autres ont déjà crié leur colère, notamment après la
dernière défaite à domicile, contre Metz, le 14 septembre
dernier. Banderoles et slogans demandaient des démissions.
Mais au FCN, on apprécie modérément. Si famille il y a,
l’école nantaise (au sens large) reste une pyramide au travail
et aux méthodes identiques, de bas en haut, des jeunes aux
pros. Un joueur s’énerve : « Quand tout va bien, le public est
là. Quand on a été champion, en 1995, c’était le paradis.
L’an dernier, il y avait déjà moins de résultats, et ils ne
venaient plus qu’à 20.000 de moyenne. Cette année, il y a à
peine 13.000 spectateurs de moyenne à la Beaujoire. Ce sont
des supporters, ça ? »

Robert Budzynski, lui, a mauvaise mine. Le directeur sportif
affiche ses trente ans au club et des crises, bien sûr, il en a
connues. Pour les Nantais, toutefois, il est le responsable de
la fuite des stars. Et l’homme, costard étroit, croit toujours
en la continuité. « En fait, analyse-t-il, nous payons le prix
de la réussite. » La perplexité ne s’évapore pas. Car la
campagne européenne jusqu’en demi-finale de la Ligue des
Champions, l’an passé contre la Juventus de Turin, a permis de
présenter un budget 1995-1996 de 240 millions de francs, soit
presque le double des prévisions initiales. Succès financier
alors que le club avait failli disparaître voilà cinq ans ?
« Oui », répond Budzunski sans sourciller, évoquant sans détail
un « trésor de guerre » en juin dernier dépassant les 50 MF.

Cela n’a pourtant pas stoppé l’hémorragie des départs. Quant
au recrutement, évalué à 20 millions de francs grâce auxquels
le FCN s’est payé les services de l’attaquant joker argentin
Javier Mazzoni, le Serbe Nenad Bjekovic et le Tunisien Adel
Sellimi, il a été pour le moins houleux puisqu’une cinquantaine
de noms sont restés dans les tiroirs, jugés indignes par
Suaudeau ou trop chers par le président Guy Scherrer. Pour ne
rien arranger, les trois nouveaux sont soit blessés, soit
(très) décevants. Mieux vaut donc jeter le coup d’oeil dans les
rétros. « Voir ses meilleurs joueurs partir, ça n’est pas
drôle, avoue « Coco » Suaudeau. Mais nous vivons comme cela
depuis toujours, alors pourquoi s’en étonner aujourd’hui ? »
Robert Budzynski, tête basse, se veut sans illusion : « A des
périodes différentes, nous avons toujours eu des résultats et
même des titres. Mais le FCN reste un club à dimension
moyenne. Regardez : Auxerre est champion et, avec le départ de
trois joueurs seulement, ce n’est plus la même équipe... » Hier,
il faisait même beau sur la Loire-Atlantique, un plein soleil.
C’est dire.


JEAN-EMMANUEL DUCOIN



Intéressant, je trouve cet article. On voit que le public est beaucoup plus patient qu'il ne l'était à l'époque, et que les problèmes n'ont pas vraiment changé (recrutement merdique, fuite des bons joueurs). La seule différence, on avait un coach d'exception et beaucoup de talents: Nantes finira 3ème cette année là

c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

alain a écrit:c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

C'est pas la saison où on a fini en trombe [?]

Phébus a écrit:

alain a écrit:c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

C'est pas la saison où on a fini en trombe [?]

Si, 3ème avec une vingtaine de matchs sans défaite...

buddha a écrit:

Phébus a écrit:

alain a écrit:c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

C'est pas la saison où on a fini en trombe [?]

Si, 3ème avec une vingtaine de matchs sans défaite...

Et un "entubage" profond par l'arbitre lors du dernier match à Monaco pour que Paris finisse 2ème et participe à la LdC... [tri]

Phébus a écrit:

buddha a écrit:

Phébus a écrit:

alain a écrit:c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

C'est pas la saison où on a fini en trombe [?]

Si, 3ème avec une vingtaine de matchs sans défaite...

Et un "entubage" profond par l'arbitre lors du dernier match à Monaco pour que Paris finisse 2ème et participe à la LdC... [tri]

:[daccord]: Un hors jeu inexistant sifflé contre makélélé, j'm'en rappele encore...[tri]

buddha a écrit:

Phébus a écrit:

buddha a écrit:

Phébus a écrit:

alain a écrit:c'était en 1996 et la on est en 2006 ca fait deja 10 ans

C'est pas la saison où on a fini en trombe [?]

Si, 3ème avec une vingtaine de matchs sans défaite...

Et un "entubage" profond par l'arbitre lors du dernier match à Monaco pour que Paris finisse 2ème et participe à la LdC... [tri]

:[daccord]: Un hors jeu inexistant sifflé contre makélélé, j'm'en rappele encore...[tri]

J'aurais dit Christophe Le Roux

Makélélé hors jeu [et] remarque moi j'ai bien réussi a lui faire marquer un but à Football manager 2007 [sour]

Nico56 a écrit:Makélélé hors jeu [et] remarque moi j'ai bien réussi a lui faire marquer un but à Football manager 2007 [sour]

Y'a Maké et Ndoram dans ce coup là, mais il me semble bien que c'était Maké qui a été sifflé hors jeu [et]

buddha a écrit:

Jean-Claude Suaudeau : « Le FC Nantes vit comme cela depuis toujours »


Malgré son bon match nul à Auxerre (2-2) mercredi soir, le FC
Nantes, victime d’une nouvelle hémorragie à l’intersaison, est
toujours plongé dans le désarroi. Aucune victoire en huit
journées et seulement trois points. Où sont les champions de
France 1995 ?

De notre envoyé spécial.

à Nantes.

S’IL faut s’habituer à regarder la vérité par ses
contraires, assister à l’entraînement des Nantais dans la bonne
humeur laisse à penser que la crise est vraiment profonde.
Est-ce le point du match nul, gagné mercredi soir chez le
champion en titre Auxerre, qui donnait hier matin tant de joie
aux pensionnaires du siège du club, à la Jonelière ? Ou est-ce,
plutôt, cet esprit de groupe duquel rien ne transpire, pas même
les plus infimes tensions ? « Problèmes ? Quels problèmes ? »,
demande, irrité, l’entraîneur, Jean-Claude Suaudeau, en otant
les crampons après avoir lui-même participé à un mini-match.
« Certains joueurs manquent de réglages techniques en ce début
de saison, c’est tout. A aucun moment leur volonté n’a été en
cause. Mais vous ne comprenez rien... »

N’empêche, le FC Nantes n’a jamais aussi mal débuté un
championnat depuis... 1963. Quatorze buts encaissés en huit
journées, trois petits points au compteur, aucune victoire, et,
plus grave encore, un jeu qui ne ressemble en rien à celui
pratiqué en d’autres temps. « On parle d’état d’urgence, mais
soyons sérieux », commente l’attaquant Jocelyn Gourvennec, qui,
débarqué de Rennes la saison dernière, devait évoluer aux côtés
des meilleurs pour nourrir un style qui a fait le tour de
l’Europe. Mais voilà, les « meilleurs » en question ont plié
bagages. En deux ans, Christian Karembeu, Patrice Loko,
Nicolas Ouédec et Reynald Pedros, tous internationaux et sortis
du sérail, ont quitté la « famille », comme le dit Gourvennec.
« C’est sur le terrain que ça ne va pas, poursuit ce dernier.
Mais en dehors, rien à signaler. »

La transparence, on le voit, a quitté les bords de l’Erdre et
seuls quelques supporters ne mâchent pas leurs mots. « On ne
peut pas continuer ainsi, raconte André, la trentaine, en
machouillant sa gomme. On forme des joueurs d’exception et dès
qu’ils arrivent à maturité, hop, on nous les pique ! » Et les
noms d’accusés fusent. « C’est Budzynski le coupable, et aussi
le président qui de toute façon n’était même pas en France hier
encore, Monsieur était en vacances », déclare sans détours
Jacky, un vieux du cru. Eux témoignent pour l’heure, mais
beaucoup d’autres ont déjà crié leur colère, notamment après la
dernière défaite à domicile, contre Metz, le 14 septembre
dernier. Banderoles et slogans demandaient des démissions.
Mais au FCN, on apprécie modérément. Si famille il y a,
l’école nantaise (au sens large) reste une pyramide au travail
et aux méthodes identiques, de bas en haut, des jeunes aux
pros. Un joueur s’énerve : « Quand tout va bien, le public est
là. Quand on a été champion, en 1995, c’était le paradis.
L’an dernier, il y avait déjà moins de résultats, et ils ne
venaient plus qu’à 20.000 de moyenne. Cette année, il y a à
peine 13.000 spectateurs de moyenne à la Beaujoire. Ce sont
des supporters, ça ? »

Robert Budzynski, lui, a mauvaise mine. Le directeur sportif
affiche ses trente ans au club et des crises, bien sûr, il en a
connues. Pour les Nantais, toutefois, il est le responsable de
la fuite des stars. Et l’homme, costard étroit, croit toujours
en la continuité. « En fait, analyse-t-il, nous payons le prix
de la réussite. » La perplexité ne s’évapore pas. Car la
campagne européenne jusqu’en demi-finale de la Ligue des
Champions, l’an passé contre la Juventus de Turin, a permis de
présenter un budget 1995-1996 de 240 millions de francs, soit
presque le double des prévisions initiales. Succès financier
alors que le club avait failli disparaître voilà cinq ans ?
« Oui », répond Budzunski sans sourciller, évoquant sans détail
un « trésor de guerre » en juin dernier dépassant les 50 MF.

Cela n’a pourtant pas stoppé l’hémorragie des départs. Quant
au recrutement, évalué à 20 millions de francs grâce auxquels
le FCN s’est payé les services de l’attaquant joker argentin
Javier Mazzoni, le Serbe Nenad Bjekovic et le Tunisien Adel
Sellimi, il a été pour le moins houleux puisqu’une cinquantaine
de noms sont restés dans les tiroirs, jugés indignes par
Suaudeau ou trop chers par le président Guy Scherrer. Pour ne
rien arranger, les trois nouveaux sont soit blessés, soit
(très) décevants. Mieux vaut donc jeter le coup d’oeil dans les
rétros. « Voir ses meilleurs joueurs partir, ça n’est pas
drôle, avoue « Coco » Suaudeau. Mais nous vivons comme cela
depuis toujours, alors pourquoi s’en étonner aujourd’hui ? »
Robert Budzynski, tête basse, se veut sans illusion : « A des
périodes différentes, nous avons toujours eu des résultats et
même des titres. Mais le FCN reste un club à dimension
moyenne. Regardez : Auxerre est champion et, avec le départ de
trois joueurs seulement, ce n’est plus la même équipe... » Hier,
il faisait même beau sur la Loire-Atlantique, un plein soleil.
C’est dire.


JEAN-EMMANUEL DUCOIN



Intéressant, je trouve cet article. On voit que le public est beaucoup plus patient qu'il ne l'était à l'époque, et que les problèmes n'ont pas vraiment changé (recrutement merdique, fuite des bons joueurs). La seule différence, on avait un coach d'exception et beaucoup de talents: Nantes finira 3ème cette année là

Rien a changé........si l'entraineur et là ,c'est important [tri]

si on peut tenter une comparaison, elle s'arrête immédiatement lorsqu'on regarde les effectifs et l'entraineur, j'dis juste ça pour éviter des déceptions [sour]