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Nico56
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Quand 2 blessés se rencontrent... Empty Quand 2 blessés se rencontrent...

Mer 28 Sep 2005, 15:06
Omnisports : Partie de maux croisés avec Quint et Hay


Le footballeur et le basketteur tous deux blessés au genou
La rupture des ligaments croisés. Une blessure presque banale chez les sportifs de haut niveau auxquels s'impose, dès lors, une longue pause et une rééducation pénible. Olivier Quint (FC Nantes) a connu cela le 14 mai dernier. Mickaël Hay, le 9 septembre. Alors que le premier commence à entrevoir la lumière et que le second attend son opération, Ouest-France les a réunis, sur terrain neutre, au SNUC, où ils évoquent cet épisode singulier de leur carrière.

Comment allez-vous, l'un comme l'autre ?

Mickaël Hay : Bien, curieusement, je n'ai même pas mal d'ailleurs.

Olivier Quint : C'est curieux hein. On a même l'impression qu'on pourrait courir au début. Et ça fout les boules parce qu'après, tu sais que tu passes sur le billard.

M. H : ce sera le 3 octobre pour ma part. Avec le Docteur Coisy. Un sacré personnage. D'après ce qu'il m'a expliqué, il va utiliser mon ligament et mettre une gaine autour pour le renforcer. Apparemment, avec cette méthode, je n'en aurai que pour quatre mois.

O. Q : c'est le LARS alors. On me l'a proposé aussi, mais en me précisant que le problème, c'est qu'entre 10 et 15 ans après, ça pétait à nouveau. Mais je ne veux pas te faire peur. En tout cas, moi, je n'avais pas envie de prendre le risque. Donc, quitte à prendre un peu plus de temps, j'ai pris une autre option.

Pour vous Olivier, il ne s'agissait pas d'une première qui plus est...

O. Q : j'avais déjà été opéré du droit il y a quinze ans. C'était avec une autre technique. C'était affreux, j'avais souffert, galéré. J'avais mis huit mois à m'en remettre et plus d'un an à retrouver mon niveau. Je jouais alors en DH. C'est pour ça qu'au départ, je ne voulais pas me faire opérer. Je me suis dit, tant pis, j'arrête. D'autant que je pensais qu'en remusclant la cuisse, je pourrais à nouveau jouer, même à un niveau moindre. Mais ça risquait vraiment de rompre à nouveau. Et si c'est pour que ça casse encore, quatre ou cinq ans après, en faisant un match le dimanche avec ses potes. Ou en faisant du ski ou du tennis.

M. H : moi aussi je pense à ça. J'ai envie de faire du sport après ma carrière. C'est un équilibre de vie.

« J'ai senti mon genou se déboîter latéralement. L'horreur »

Vous vous souvenez précisément de la blessure ?

O. Q : 17h46, 31e minute de jeu, contre Lille le 14 mai dernier. Sur un appui dans la surface, ça a fait crac.

M. H : moi je n'ai rien entendu. C'était pourtant sur un coup. J'ai senti mon genou se déboîter latéralement. L'horreur. C'était un match amical. Le premier depuis six mois puisque j'avais été blessé à la cheville. Ce qui m'a énervé, c'est que j'étais en face du banc adverse, et le coach d'Orléans m'a dit que je m'étais fait ça tout seul. Je lui ai dit, tu te fous de ma g... Moi, je savais. J'ai revu la cassette depuis et c'est clair, même s'il n'y a rien d'intentionnel.

Que se passe-t-il dans vos têtes juste après ?

M. H : on est totalement dégoûté. Le jour même et le lendemain, je ne voulais entendre personne. Après, c'est fait, c'est fait. Mais je revenais bien, après avoir consenti beaucoup d'efforts, et il fallait à nouveau se projeter là-dedans. Le sentiment de repartir en arrière. La poisse. De toute façon, depuis que je suis à Nantes, c'est la galère. Moi qui n'avais jamais rien eu de grave avant.

O. Q : Moi, avant même que le doc ne me dise quoi que ce soit, je savais que c'était les croisés. Je me suis dit : OK, tu as bientôt 34 ans, tu es en fin de contrat, stop. Après l'énervement passe, tu réfléchis un peu. Et le club a été bien en me proposant une année supplémentaire. A l'initiative de Serge (Le Dizet).

M. H : Moi, je suis sous contrat mais à la fin de l'année, ils ont une décision à prendre. On verra bien.

Ce type de blessure bouleverse totalement vos rythmes de vie...

O. Q : Il y a un manque. Un vide. Je m'y étais un peu préparé car même avant la blessure, je ne savais pas quelle suite donner à ma carrière. Mais, le plus dur, c'est le week-end. Aller au match et s'asseoir dans les tribunes. Après, on ne va pas pleurer non plus sur notre sort.

M. H : J'ai 31 ans. Je ne vais pas jouer cinq ans encore. Donc, il vaut mieux que ça m'arrive maintenant qu'il y a dix ans. Je l'aurais beaucoup plus mal vécu. En tout cas, là, dès le surlendemain, j'avais une envie de rejouer ! Mais le pire, c'est presque le discours des autres : « mais qu'est-ce que tu vas faire après ? T'as pas de bol quand même. » Et toi tu réponds : « Attends, je vais me battre. J'ai jamais dit que j'arrêtais ». Mais ce qui fait aussi plaisir c'est les coups de fils d'anciens entraîneurs, coéquipiers ou présidents.

Et qu'en est-il de la rééducation ? Est-ce aussi dur qu'on le dit ?

O. Q : Oui parce qu'il faut vraiment bosser dur en centre. Au départ, tu as les béquilles, après c'est le fauteuil. Puis il faut réapprendre à marcher. Remuscler. J'ai perdu 3 cm de tour de cuisse et pour l'instant je n'ai récupéré qu'un demi cm, en faisant de la muscu tous les jours. Là, tu vas aller à Saint-Jacques, comme moi. C'est bien, car contrairement à Cap-Breton tu peux rentrer chez toi le soir.

Vous vous êtes donc retrouvé, avec des personnes venant d'autres horizons aussi...

O. Q : Oui, et ça, c'est très enrichissant. Tu vois des gens qui arrivent et repartiront en fauteuil, tu relativises. Ce n'est qu'une opération du genou. Alors, tu bosses et tu ne te plains pas. Tu n'as pas le droit vis-à-vis d'eux.

« Certains jeunes ne sont même pas assurés »

Avez-vous gardé des contacts ?

O. Q : Oui, je suis retourné les voir. Voir le kiné, les profs de sport aussi. Ils ont tous prévu de venir à mon premier match, si je rejoue.

Y pensez-vous à ce premier match justement ?

O. Q : Pas spécialement. La première étape, c'est de courir. Quel plaisir ! Alors qu'avant, je n'aimais pas le footing plus que ça.

M. H : Plus qu'au ballon, je pense actuellement à simplement transpirer, courir aussi.

Et par rapport aux partenaires, comment se situe-t-on ?

O. Q : On est à l'écart, inévitablement.

M. H : C'est vrai. Même si au basket, c'est un peu différent. L'entraîneur me permet d'être sur le banc et de donner des conseils. Ça me permet de participer au truc. Mais ça n'a rien à voir au fait d'être sur le terrain, dans l'action. Et puis, on a besoin de la vie de groupe.

Une question l'un pour l'autre ?

O. Q : Comment ça se passe pour vous au niveau assurance ?

M. H : L'intégralité de mon salaire m'est versée par le club, grâce à son assurance.

O. Q : Au bout de trois mois, le club ne me verse plus rien. C'est mon assurance et la sécu. J'étais bien assuré. Je vois certains jeunes, ils ne le sont même pas.

Recueilli par Pierre-Yves ANSQUER.

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