Nantes : La pilule passe mal chez les « anciens »

Football : La pilule passe mal chez les « anciens »

Jean-Claude Suaudeau (ancien entraîneur et joueur) : « Nantes en L2, c'était programmé depuis un moment, alors, aujourd'hui, je considère la situation avec un certain détachement. Il y a quinze jours, un mois, c'était autre chose. J'étais à la fois en colère et indigné par l'immobilisme dont on a fait preuve. Et le on, vous voyez qui il peut viser. En colère oui! Mais comme on n'y peut rien, on se la garde pour nous. On, c'est tout ceux qui ont voulu intervenir, mais sans pouvoir. C'est bien au-dessus de nous... et quand je dis, bien au-dessus, je ne situe bien évidemment pas ça au niveau de nos compétences... non, c'est trop fort, trop costaud... Impossible à faire bouger. Incohérence? Mais c'est plus que ça et si vous avez un terme plus fort, n'hésitez pas à l'utiliser... Ah! quand je pense qu'on était un certain nombre au club, voici une quinzaine d'années, à rire des bêtises commises par les autres clubs... Mais c'est pas croyable : on a fait pire. »

Raynald Denoueix (ancien entraîneur et joueur) : « Ça fait mal. C'est aussi simple que ça. Je m'en suis rendu compte il y a une quinzaine de jours alors que j'étais en Espagne. Dans l'après-midi, j'ai pris le match PSG - Nantes à la mi-temps. Quand il y a eu 2-0, j'ai bien senti qu'on y était. C'est vraiment une sensation bizarre. Jusque-là, il y avait toujours un infime espoir. Mais quand on sait qu'on y est, c'est dur. Et ça doit faire plus mal encore quand on est dans le club. Maintenant, il faut se tourner vers l'avenir. Se projeter pour essayer de remonter.

Sur un éventuel retour au FC Nantes : « Pour l'instant, il n'y a pas de raison que ça se modifie. Mais il ne faut jamais dire non. Il n'y a pas de raison de dire non dans l'absolu. »

Guy Scherrer (ancien président) : « Je crois qu'ils en sont arrivés là en oubliant de jouer au football. Le club avait une personnalité et, petit à petit, il l'a perdue. Tous les porteurs d'une culture de club qui remonte à loin sont partis ou ont été mis à l'écart. Du coup, le FC Nantes est devenu un club comme un autre. Dès lors, ça se joue à coups de dollars. Et à ce jeu-là, Nantes n'a aucune chance. Maintenant, il a deux façons de voir l'avenir. La première, c'est de voir arriver un milliardaire qui en fasse un Chelsea. Ce n'est pas celle que je préfère. La deuxième, c'est de repartir à 0 et de reconstruire dans l'esprit qui était celui de José Arribas et Jean-Claude Suaudeau. Mais ça prendra du temps. »

Patrice Rio (ancien joueur) : « Il existait une âme au FC Nantes. Elle n'existe plus. Pour moi, le virage le plus important a été l'éviction de Raynald Denoueix. Derrière lui, les responsables ont cru bon de mettre des entraîneurs successifs issus du sérail. Or, ce n'est pas une condition suffisante. Il faut aussi avoir la capacité, la philosophie, l'aptitude à transmettre... Après le licenciement de Raynald, donc, le club est parti dans des dérives incroyables, notamment en matière de recrutement, tout en oubliant, en parallèle, la formation, qui avait toujours été sa base, son fondement. Ces deux facteurs ont conduit à la dégradation que l'on constate aujourd'hui. Les responsables n'ont pas vu, ou n'ont pas voulu voir la L2 qui se profilait, malgré les coups de semonce des dernières saisons. »

Robert Budzynski (ancien directeur sportif et joueur) : « Quand j'y pense, ça me tord les tripes. J'en arrive à avoir les mains moites, surtout quand je songe au sort des gens qui travaillent et ont travaillé dans ce club et en dehors à sa grandeur. Lors du dernier match, j'ai vu, en tribune, deux de nos secrétaires pleurer à la fin du match. Ça m'a secoué. J'assume ma part de responsabilité dans ce qui arrive. Je n'ai pas réussi à infléchir les décisions dans le bon sens... pour être plus clair, je n'ai pu faire en sorte que le sportif garde son pouvoir de décision. Une relégation, nul n'en est à l'abri et les grands ont connu ça. Il faut être prêt dans sa tête. Mais ça reste une énorme contre-performance et sur le plan humain, c'est un drame. Aujourd'hui, je suis bien incapable de dire quelle orientation le club va prendre. »

Jean-Paul Bertrand-Demanes (ancien joueur) : « On a oublié l'histoire du FC Nantes. Les dirigeants qui sont arrivés il y a cinq ou six ans ont sans doute pensé que le FC Nantes commençait avec eux. Ça me désole un peu de voir qu'on a laissé péricliter ce club dans lequel j'ai passé 20 ans de ma vie, par des décisions difficilement compéhensibles. Maintenant, je pense qu'il faut revenir aux fondamentaux. La formation, et le football. Car c'est beau d'avoir 40 hôtesses en mini-jupe, 20 directeurs des buvettes, des chiottes ou je ne sais quoi, mais ça, c'est bon quand on est solide sportivement. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. Et puis, il faut une vraie politique, bien définie, où chacun est sa place. Que l'entraîneur ne voie pas débarquer n'importe qui dans le vestiaire. »

Jean-Marie Couronne (ancien joueur ayant participé à la montée) : « Depuis la défaite devant Sedan (1-0) je n'y croyais plus. Ce soir-là j'ai essuyé une larme. Après, on se dit qu'en football tout peut arriver, qu'il y a encore une petite chance si minime soit-elle, mais au fond de moi-même je savais que c'était foutu... Vous vous rendez compte que mercredi soir c'est `'une légende qui est morte''. Oui, aujourd'hui, j'ai mal au coeur quand je regarde en arrière. Je ne pense pas seulement à moi, à nous, qui avons réussi la montée en D1. Je pense surtout à tous ceux qui après ont écrit les belles pages de l'histoire du FC Nantes, qui l'ont porté si haut. Pour tous ceux là je suis malheureux. Non, je n'ai pas de la haine pour les dirigeants actuellement en place mais tout est de leur faute, ils ont tout gâché, je les rends responsable de ce qui arrive.

Remonter c'est facile à dire, mais ce n'est pas évident. Il faut tout reprendre à zéro, trouver un autre Arribas... Si à la fin de la saison prochaine les Canaris jouent la montée, pour le match décisif je serai là. J'ai 71 ans, des problèmes cardiaques, mais c'est promis je serai là ! »

Ouest-France

Ca doit quand meme faire super mal au cul, pour des mecs comme Coco Suaudau qui on tout donné à ce club, qui l'on emené au haut niveau et qui maintenant descend lamentablement en Ligue 2.

Ils doivent être navrés les pauvres.

Rudi lui, il s'en fout, il a reussi ce qu'il voulait

Henri Michel : « Gripond a fait étalage de son incompétence »

Nantes en L2 : La réaction de quatre glorieux anciens (Vahid Halilhodzic, Max Bossis, Henri Michel et Philippe Gondet).

Vahid Halilhodzic. (champion de France en 1983 et deux fois meilleurs buteurs du championnat en 1983 et 1985 avec Nantes).
« C'est une énorme tristesse et déception qui prédomine ce soir même cette relégation s'accompagne d'un mot : inévitable ! C'est un grand club qui disparaît de la scène, j'espère simplement qu'il ne va pas mourir. Il se prépare des moments difficiles, je souhaite qu'il puisse s'en remettre car il tient une place à part dans mon coeur, comme dans celui de beaucoup d'anciens. Nous sommes d'ailleurs pour beaucoup arrivés au même constat. »

Max Bossis. (champion de France en 1977,1980, 1983 avec Nantes).
« Ma première réaction, c'est une grande tristesse mais aussi le sentiment d'un énorme gâchis sportif et humain. Je pense à tout ce que nous avons vécu, aux titres et à tous les moments exceptionnels que nous avons partagés sous ce maillot, pendant quelque dix ans, car à l'époque on restait dans son club. Même si je ne suis plus un fidèle de La Beaujoire, l'attache restait. Ça fait drôle car quelque part, surtout après le sauvetage in extremis de 2004, on se disait : après ce que le club vient de vivre, jamais il ne descendra. Dans n'importe quelle entreprise, on ne garderait pas les gens qui ont conduit à cette situation. »

Henri Michel (champion de France en 1973, 1977, 1980, vainqueur de la coupe de France en 1979 avec Nantes).
« J'ai appelé dernièrement Max Bossis pour lui demander ce qui se passait dans cette bonne ville de Nantes. Je ne comprends pas que personne ne dit ou ne fait rien alors que voilà déjà cinq ou six ans que l'on voit les choses arriver. C'est catastrophique. 44 ans mis en l'air, par la volonté de quelques personnes, c'est grave ! Quand on dispose de gens aussi qualifier que Jean-Claude Suaudeau ou Raynald Denoueix, j'en oublie mais ce sont des amis, qu'on se permet de les virer ou plus grave, qu'on ne les sollicite même pas dans les mauvaises heures... Et à l'inverse, un Gripond qui a fait l'étalage de toute son incompétence, est toujours là ! Il n'y a plus grand-chose à faire. On a placé à la tête de ce club des gens qui ont oublié les valeurs du FC Nantes et qui aujourd'hui n'hésitent pas à reporter sur d'autres leurs propres fautes. Quand tu regardes le recrutement de cette année, tu es en droit de te poser des questions, à l'image de ce Suédois qui joue à l'AS Roma. Je n'ai rien contre le joueur, mais quand tu vas recruter Zaïri, alors que tu es en grosse difficulté au classement, tu te trompes. Ce n'est pas avec ce genre de joueur que tu vas te sauver ! Pareil pour Barthez. Ce n'est pas une hirondelle qui fait le printemps. Pour pouvoir récolter, il faut semer auparavant. Je crois que ces gens l'ont oublié. Chez eux, c'est devenu ni plus ni moins que de l'incompétence. Quand j'ai fait un détour par Nantes, voilà deux ou trois ans, je savais que cela devait arriver. Après, on peut toujours faire porter le chapeau à l'entraîneur, je suis bien placé pour le savoir. C'est le premier fusible. Nantes en a grillé un paquet sans se poser les bonnes questions. C'est la loi du milieu et de ce club. Après, on peut toujours tirer sur l'ambulance. Moi, j'ai envie de leur dire courage et bonne chance. »

Philippe Gondet (champion de France en 1965 et 1966, meilleur buteur du championnat en 1965).
« Pour moi, il y a longtemps que c'est fait ! Ça fait mal au coeur, notamment pour tous ces supporters qui ont fait preuve de fidélité. J'ai du mal à l'encaisser, même si je dois vous avouer que depuis le mois de janvier je dors mieux. Je sais en effet que c'est cuit ! C'était inéluctable. Je ne me suis pas trompé même si j'ai entendu, même à l'intérieur du club, certains nous dirent que mathématiquement rien n'était perdu. Le foot, ce n'est pas des mathématiques, ou alors je n'ai rien compris durant ma carrière. Les points et le terrain, ce sont deux choses différentes. Nous n'avions pas une bonne défense et on ne marquait pas. Après, le reste, je ne l'ai pas vécu de l'intérieur. Peut-être les joueurs n'ont-ils pas fait le maximum ? Peut-être, aurons-nous un nouveau président ? »
Recueilli par Christophe DELACROIX.

Ouest-France

j ai les boules pour eux , nous on est seulement supporter mais ces gars sont des personnages emblematiques .
j espere de tout coeur que nos dirigeants en carton vont partir sur la pointe des pieds .
il y a dix mois , je me moquais de squale et fe ses idees , je crois que je lui dois des excuses , il avait raison le gars .

dancingjulio a écrit:j ai les boules pour eux , nous on est seulement supporter mais ces gars sont des personnages emblematiques .
j espere de tout coeur que nos dirigeants en carton vont partir sur la pointe des pieds .
il y a dix mois , je me moquais de squale et fe ses idees , je crois que je lui dois des excuses , il avait raison le gars .

Encore en plus y en a qui on bien rigolé quand il avait organisé une manif a la Joneliere,et deja il avait raison cela fait 2 ans......

d'abord je voudrais remercier "triskel"pour ces articles qu'il nous fait parvenir pui peut-être une lueur d'espoir "Sur un éventuel retour au FC Nantes : « Pour l'instant, il n'y a pas de raison que ça se modifie. Mais il ne faut jamais dire non. Il n'y a pas de raison de dire non dans l'absolu. »'" mais on sait à quelles conditions ces techniciens hors pairs reviendront

C'est bien pour ça que toutes les actions qui peuvent amener au départ des trous du cul qui nous servent de dirigeants seront les bienvenues. Ceux qui sont loin de Nantes ne peuvent agir mais pourraient signer une pétition afin de faire comprendre qu'ils sont derrière leur club et qu'ils ne veulent plus des fossoyeurs en place.

Ben ouais, mais l'élevage d'ovin sur Nantes étant ce qu'il est, je pense qu'on n'est pas prêt d'avoir une action significative...

En effet, ils doivent être dégouté. Mais moi, j'ai surtout honte pour les joueurs, même si certains ont moins de choses à se reprocher que d'autres. Quant à Roussillon et l'autre tanche de Gripond, je me demande encore et toujours comment est-ce qu'il peuvent se regarder dans une glace, sans grimacer ou se dire "Mais putain, quelle merde je suis !"

FD4407 a écrit:En effet, ils doivent être dégouté. Mais moi, j'ai surtout honte pour les joueurs, même si certains ont moins de choses à se reprocher que d'autres. Quant à Roussillon et l'autre tanche de Gripond, je me demande encore et toujours comment est-ce qu'il peuvent se regarder dans une glace, sans grimacer ou se dire "Mais putain, quelle merde je suis !"

La première réaction de Da Rocha à la fin du match de Bordeaux a été "j'ai honte"...
Voilà un aveu très respectable. Malheureusement tous ses coéquipiers n'ont pas cette noblesse...

FD4407 a écrit:En effet, ils doivent être dégouté. Mais moi, j'ai surtout honte pour les joueurs, même si certains ont moins de choses à se reprocher que d'autres. Quant à Roussillon et l'autre tanche de Gripond, je me demande encore et toujours comment est-ce qu'il peuvent se regarder dans une glace, sans grimacer ou se dire "Mais putain, quelle merde je suis !"

Et vis à vis de leur futurs ex collaborateurs et subordonnés de l'administratif qu'ils vont devoir mettre à la porte...
J'espère que ceux-ci leur balanceront tout à la figure.

l'amour de l'euro à la place du maillot !
merci Bosman

Phébus a écrit:

FD4407 a écrit:En effet, ils doivent être dégouté. Mais moi, j'ai surtout honte pour les joueurs, même si certains ont moins de choses à se reprocher que d'autres. Quant à Roussillon et l'autre tanche de Gripond, je me demande encore et toujours comment est-ce qu'il peuvent se regarder dans une glace, sans grimacer ou se dire "Mais putain, quelle merde je suis !"

La première réaction de Da Rocha à la fin du match de Bordeaux a été "j'ai honte"...
Voilà un aveu très respectable. Malheureusement tous ses coéquipiers n'ont pas cette noblesse...

Da Rocha fait parti des seules à faire preuve de dignité et d'un véritable amour du maillot. Si tout le monde s'était donné avec autant d'ardeur, on n'en serait surement pas là ! à ce dernier, qui mériterait avec Savinaud, une décoration pour leur fidélité.

OBIWAN44 a écrit:l'amour de l'euro à la place du maillot !
merci Bosman

Le plus triste c'est qu'il n'en a même pas profité.

Sans l'arrêt Bosman

moins de départ de nos jeunes talents
on serait pas obliger de recruter au kenya (et je dis pas ca pour denis)
et les joueurs feraient de plus longues carrières dans leurs clubs