Les Canaris poussés dans leur retranchement

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Préparateur physique du FC Nantes depuis la prise de fonctions de Serge Le Dizet, Xavier Bernain, 30 ans, n'a pas tardé à imposer sa marque auprès du groupe. Et après un travail dans l'urgence la saison passée, il apprécie actuellement de pouvoir travailler sur la durée. Avec comme mission d'optimiser les performances des joueurs, mais aussi d'en faire des hommes, « avec un grand H ».

Le décrassage d'après match amical tire à sa fin, Serge Le Dizet et Georges Eo ont déjà rejoint leurs bureaux... Les joueurs restent sur le terrain, s'étirent sous les directives de Xavier Bernain qui n'hésite pas à donner l'exemple, tout en discutant calmement avec eux. « Cette osmose ressemble à celle qui nous unit dans le staff technique et médical. Nos échanges sont permanents, c'est passionnant », se réjouit le jeune préparateur physique du FC Nantes. Pour y parvenir, les coaches et le médecin n'ont pas menagé leur peine, en participant aux exercices et aussi à la sortie VTT à Reith-Seefeld. « C'est important de partager ces moments, et on en a bavé », reconnaît sincèrement ce tout récent trentenaire, de la même génération donc que celle des joueurs. « D'où, sans doute des affinités naturelles, mais ce n'est pas une condition indispensable pour réussir. Je dois les aider à atteindre leur plénitude physique, j'aimerais même développer chez eux leurs capacités de dépassement, quel que soit le contexte. Mais aussi, au-delà du sportif, des hommes, avec des vraies valeurs. »

En autarcie avec les joueurs pendant le stage en Autriche, son travail s'en est trouvé facilité. Depuis le retour à la Jonelière, il faut composer avec un groupe beaucoup plus étoffé, une ambiance plus incertaine, et des demi-journées où les joueurs se retrouvent livrés à eux-mêmes. « Chacun a eu des conseils personnalisés, c'est ce que j'appelle l'entraînement invisible. Aucun joueur qui aspire à une carrière ne peut négliger ça. »

Pour autant, il n'existe pas de recette infaillible pour réussir une préparation d'intersaison. Les grands principes sont connus, une première semaine dédiée au travail foncier, puis une montée en puissance dans un subtil dosage entre musculation, course et ballon. « Désormais, nous sommes dans la dernière phase, avec une trame de travail naturellement, mais modifiable selon les besoins de l'effectif, et en concertation avec le doc. » Ainsi, ce jeudi, les joueurs ont suivi un décrassage plus ludique, « pour évacuer la déception du match amical », malgré un risque de blessure plus important. Mais ce vendredi, ils doivent à nouveau s'attendre à puiser dans leurs ressources...

De l'aveu de ces derniers, ils n'avaient pas encore suivi d'entraînement physique aussi poussé. Quitte même à être déroutés par quelques exercices, comme celui les amenant en équilibre sur les rondins de bois dans les allées pentues de la Jonelière... « C'est un exercice pour le renforcement tendineux, et doit permettre d'éviter certaines entorses. » Ce qui n'a pas empêché Da Rocha d'en être victime (lire par ailleurs). Comme quoi on ne peut jamais se prémunir à 100% des risques inhérants à des adversaires trop incisifs...

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À Innsbruck, les Canaris s'étaient imposés pour leur premier match amical. Hier, à La Baule, le FCNA a chuté devant le Dinamo Bucarest. Un revers qui démontre que le club nantais n'est pas guéri et qu'il lui reste encore beaucoup de travail...

Le FC Nantes est encore en rodage. Plusieurs raisons peuvent l'expliquer. Serge Le Dizet invoque surtout le contexte même du match. « Notre première période a été globalement intéressante. Après le repos, on a perdu en cohésion, mais c'est toujours pareil lors des matches amicaux. Il y a beaucoup de changements, des interruptions qui perturbent. » Malgré tout, ce deuxième match de préparation aura rempli son rôle. À défaut d'y avoir trouvé l'équilibre, ces 90 minutes auront permis d'identifier les axes de réflexion.

Pour trouver des certitudes, Serge Le Dizet avait fait le choix d'aligner, comme en Autriche, une équipe par mi-temps, autant par nécessité que par obligation, suite à la séance athlétique de la veille, . Au final, les satisfactions sont rares, seul Luigi Glombard, dans la continuité de son stage en altitude, aura tiré son épingle du jeu, sa capacité à percuter provoquant les quelques opportunités nantaises (4', 79'). « Par rapport à ce que je vois, je serais bidon de me séparer de lui. Il faut être réactif, il faut savoir prendre en considération l'évolution du joueur », note SLD sur son attaquant, suivi par Metz, Saint-Etienne et Troyes.

Privés de leurs internationaux et face à une équipe roumaine accrocheuse, les Nantais alternaient mouvements intéressants et errements défensifs lors de la première période. Ainsi, la relation entre Capoue et Signorino s'avérait bancale : de l'allant offensivement, mais un repli n'offrant pas toutes les garanties. Le Dinamo Bucarest procédait par de rapides contres-attaques, face auxquelles l'arrière garde nantaise donnait quelques signes de faiblesses face à la rapidité de Niculescu et Bratu. L'ex-futur nantais servait ainsi Munteanu pour doubler la mise, Niculescu ayant ouvert le score auparavant sur un missile (11').

Les partenaires de Landreau ne parvenaient pas à réagir, les nombreux changements opérés après la pause stigmatisaient la stérilité offensive. Un constat d'échec qui pose encore plus la question du recrutement d'un attaquant. « Il est clair qu'on a manqué d'efficacité. On a besoin d'autres choses pour donner de la valeur ajoutée à l'équipe. Je l'ai dit avant, je le redis, et ce n'est pas ce match qui changera quelque chose. » Cheval de bataille de Serge Le Dizet depuis des semaines, l'arrivée d'un renfort offensif de choix n'est qu'un dossier de plus pour une équipe qui est loin d'avoir fini ses devoirs de vacances ...
Thomas GIRAUDET