- InvitéInvité
La finale avant le stade de France (Maville)
Jeu 20 Avr 2006, 06:35
Football : « La finale avant le stade de France »
Landreau, Savinaud et Da Rocha évoquent les demi-finales
Frédéric Da Rocha, Mickaël Landreau et Nicolas Savinaud aimeraient bien entendu se séparer sur une dernière victoire en Coupe de France.
Ces trois-là joueront, ce soir, leur septième demi-finale de coupe en sept ans. Une performance. Mickaël Landreau, Nicolas Savinaud et Frédéric Da Rocha ont bien voulu, pour Ouest-France, évoquer ces matches particuliers qui ouvrent les portes du stade de France.
Six demi-finale depuis 1998, comment vous expliquez cette réussite ?
Mickaël Landreau : Je pense que nous avons su régulièrement optimiser la valeur de notre groupe et à chaque fois disposer d'éléments catalyseurs sur des matches couperets, dans un premier temps afin de ne pas commettre de faux-pas, lors des premiers tours, face à des adversaires moins forts.
À l'exception de 2001, ces parcours en coupe de France coïncident avec des saisons moins glorieuses en championnat. Est-ce à dire que vous élevez votre niveau de jeu en coupe ?
Frédéric Da Rocha : Déjà il s'agit de deux compétitions différentes. L'état d'esprit y est pour beaucoup, tout comme je pense, la concentration. Comme l'a dit Micka, ces matches-là, nous avons su les gérer, sans paniquer, même si nous n'avons pas réalisé de grosses prestations.
M. L. : On s'est toujours imposé à l'arrache.
N. S. : On n'a pas battu Rennes 2-0 (en réalité 2-1 ap) en quarts en 2000 ?
M. L. : C'était pas un super match. Nous avions été solides comme face à Monaco au tour suivant. Pratiquement le même genre de prestation que contre Calais la semaine passée, sauf que ce jour-là, en face, c'était Monaco, donc personne ne nous avait rien dit...
F. D R : Et le match de Gueugnon (8e de finale en 2000), à la maison, où l'on passe aux penalties.
M. L. : Oh la Bronca !
F. D R : Celui là, on ne doit pas le gagner. On a tout bonnement été solides et réalistes.
N. S. : Sur toutes les campagnes, il y a d'ailleurs eu seulement un couac, la saison dernière à Boulogne.
Que retenez-vous de ces six demi-finales. À ce jour, trois vous ont conduit au stade de France ?
M. L. : J'ai envie de dire, on est resté une seule fois vraiment en rade : contre le PSG en 2004. Les deux autres défaites, elles interviennent l'année où nous sommes champions. Le fait de jouer le titre nous avait tellement bouffés. C'était la fin de saison, à une période où l'on gagnait nos matches de manière étriquée, 1-0 contre Bastia, Troyes, Saint-Etienne. Physiquement... Déjà, c'est incroyable. Car on fait aussi un huitième de finale de coupe d'Europe contre Porto, avant qu'il ne devienne champion d'Europe.
N. S. : Même les mecs qui ne jouaient pas beaucoup s'étaient dépouillés ! Cela avait permis au groupe de rester serein jusqu'à la fin en championnat car tout le monde avait eu sa part de gâteau. Dans un sens, ce n'était pas plus mal de perdre les deux demies.
M. L. : Avec le recul, on a tout de même loupé un truc incroyable. On pouvait réaliser le triplé.
Pourquoi une demi-finale demeure un match particulier ?
F. D R : Derrière, il n'y a plus rien. Plus de tours, plus de tirage au sort, juste la grande fête. Après, c'est du 50/50.
M. L. : Les gens manquent de moments où ils peuvent faire la fête, alors pour eux, aller à Paris... C'est la dernière marche, une finale avant d'aller au stade de France. Pour cette raison, beaucoup réussissent à aller jusqu'en finale mais ne parviennent pas à s'imposer. Ils ont le sentiment que c'est arrivé.
Avez-vous justement des souvenirs de cette libération liée à la victoire ou au contraire de cette déception qui vous prive du stade de France ?
F. D R. : Moi, c'est la première en 1999. Ça faisait vingt ans que le club n'avait pas remporté la coupe.
M. L. : Da Roch' suis un peu, ils parlent des demies ! C'était bizarre cette année-là, de se dire, quoi qu'il arrive, on a un meilleur potentiel que toutes les équipes car il ne reste plus de D1. Intérieurement, on se disait, elle est à nous, mais il ne fallait pas chuter. En demie, face à Nîmes, Nico était dans le couloir droit. Dribble chaloupé, relais avec Da Roch.
N. S. : Trop facile après.
M. L. : La première, tu découvres. Les autres me paraissent donc plus belles car tu sais que tu vas être amené à doubler les bus, avec les supporters, les maillots, les écharpes en te rendant au stade. Là, tu as des frissons ! Tu te dis : quelle foule on déplace ! La première, ça passe trop vite. Les autres, tu dégustes davantage.
F. D R. : Tu es bourré moins vite. La seconde, tu te dis : « il faut que je gère » (rires).
Et les autres demies ?
F. D R. : Monaco, c'était pas mal. Tout le monde voyait une finale Monaco-Bordeaux. Comme cette saison. Ils imaginent tous une finale PSG-OM. Ce sera peut-être Nantes-Rennes.
M. L. : Franchement, en 2000, c'était la victoire du coach Denoueix. Cela s'est déroulé exactement comme il l'avait prévu. On ne pouvait pas rivaliser avec eux. Tactiquement, il avait donc mis en place des choses, en se disant : « on ne marquera pas douze buts. Il conviendra d'en inscrire un et de ne pas en pendre ». Et c'est Da Roch qui marque.
N. S. : Ça, il ne l'avait pas prévu !
M. L. : C'est pour cette raison que Da Roch éprouve des difficultés aujourd'hui, le coach ne lui dit plus comment faire... (rires).
F. D R. : Je m'en souviens un peu. Tout est parti d'une touche. Après, je suis passé entre Christanval et un autre. J'arrive devant Barthez et je lui glisse au-dessus de son épaule gauche. C'est mon gardien fétiche. Souvent, j'ai marqué contre lui.
N. S. : Pourvu que l'on joue Marseille en finale. Tu vas l'énerver...
M. L. : Pas mal également la demi de coupe de la Ligue contre Auxerre en 2004. Ils avaient une équipe de rêve : Boumsong, Mexes, Kapo, Cissé. On a été bon aussi à Paris en 1999.
Avoir Mickaël dans les buts constitue également un petit avantage ?
N. S. : Cette année, nous n'avons pas été aux penalties. Ce n'est donc pas si important.
M. L. : Je ne suis pas que Monsieur penalty. Si on pouvait éviter, ca me va.
N. S. : En revanche, ça joue psychologiquement sur l'adversaire. Ils ont peut-être l'appréhension de les tirer. Nous, on n'y pense pas. On ne vise pas le 0-0 car on a Micka. Par contre, on est plus serein dans le jeu.
F. D R : Comme pour Calais. On s'était dit : ce n'est pas parce que l'on ne marque pas dans les dix premières minutes qu'il faudra paniquer. Il ne faut pas prendre de but. C'est tout ! D'ailleurs, si les supporters calaisiens veulent que je réponde à leurs questions (Bollaert avait chanté mais ils sont où les Canaris ?), on est en demie ! S'ils ne sont pas sûrs... (rires)
N. S. : C'est pour ça que l'on gagne nos demi-finales. Tu as vu la mentalité, l'état d'esprit. Même si on ne l'exprime pas verbalement comme Da Roch, moi entendre - « mais ils sont où les Canaris ? » À un moment, ca m'énerve, ça motive encore plus.
F. D R. : On se serait trouvé comme des cons si on avait réalisé un super match, frappé cinq fois sur le poteau et perdu 1-0 à la fin.
N. S. : Demandez à Olivier (Quint), je l'aperçois qui arrive. Demandez lui s'il est content d'avoir réalisé un super match avec Sedan ? Ce jour-là, c'était Césarine (le sanglier sedanais) qui nous avait motivés !
M. L. : La ramener au stade de France. Il ne faut pas abuser ! Da Roch, il l'imite bien Césarine (rires).
Celle qui arrive ressemble-t-elle aux précédentes ?
N. S. : Dans le contexte. Elle peut nous sauver la saison. Elle ressemble à la première où nous n'avions plus rien à jouer en championnat.
M. L. : D'un autre côté, contrairement à 1999, nous ne sommes pas favoris.
N. S. : Au contraire, dans le dernier carré, nous sommes vraiment le petit poucet.
Et le fait de savoir que c'est la dernière que vous allez jouer ensemble ?
M. L. : Vous ne savez pas encore ? Des fois, il y a des packages. On fait un prix. Deux en fin de contrat. Nico, il est gratos... (rires).
Il s'agit d'une motivation supplémentaire ?
F. D R. : La motivation, c'est de gagner. Le palmarès.
N. S. : Le reste, c'est secondaire.
M. L. : Ce serait génial, mais ca ne va pas conditionner notre réussite ou non notre vie au FC Nantes. Juste un bonus.
N. S. : On n'est pas encore mort !
P .-Y. A. et C. D.
Landreau, Savinaud et Da Rocha évoquent les demi-finales
Frédéric Da Rocha, Mickaël Landreau et Nicolas Savinaud aimeraient bien entendu se séparer sur une dernière victoire en Coupe de France.
Ces trois-là joueront, ce soir, leur septième demi-finale de coupe en sept ans. Une performance. Mickaël Landreau, Nicolas Savinaud et Frédéric Da Rocha ont bien voulu, pour Ouest-France, évoquer ces matches particuliers qui ouvrent les portes du stade de France.
Six demi-finale depuis 1998, comment vous expliquez cette réussite ?
Mickaël Landreau : Je pense que nous avons su régulièrement optimiser la valeur de notre groupe et à chaque fois disposer d'éléments catalyseurs sur des matches couperets, dans un premier temps afin de ne pas commettre de faux-pas, lors des premiers tours, face à des adversaires moins forts.
À l'exception de 2001, ces parcours en coupe de France coïncident avec des saisons moins glorieuses en championnat. Est-ce à dire que vous élevez votre niveau de jeu en coupe ?
Frédéric Da Rocha : Déjà il s'agit de deux compétitions différentes. L'état d'esprit y est pour beaucoup, tout comme je pense, la concentration. Comme l'a dit Micka, ces matches-là, nous avons su les gérer, sans paniquer, même si nous n'avons pas réalisé de grosses prestations.
M. L. : On s'est toujours imposé à l'arrache.
N. S. : On n'a pas battu Rennes 2-0 (en réalité 2-1 ap) en quarts en 2000 ?
M. L. : C'était pas un super match. Nous avions été solides comme face à Monaco au tour suivant. Pratiquement le même genre de prestation que contre Calais la semaine passée, sauf que ce jour-là, en face, c'était Monaco, donc personne ne nous avait rien dit...
F. D R : Et le match de Gueugnon (8e de finale en 2000), à la maison, où l'on passe aux penalties.
M. L. : Oh la Bronca !
F. D R : Celui là, on ne doit pas le gagner. On a tout bonnement été solides et réalistes.
N. S. : Sur toutes les campagnes, il y a d'ailleurs eu seulement un couac, la saison dernière à Boulogne.
Que retenez-vous de ces six demi-finales. À ce jour, trois vous ont conduit au stade de France ?
M. L. : J'ai envie de dire, on est resté une seule fois vraiment en rade : contre le PSG en 2004. Les deux autres défaites, elles interviennent l'année où nous sommes champions. Le fait de jouer le titre nous avait tellement bouffés. C'était la fin de saison, à une période où l'on gagnait nos matches de manière étriquée, 1-0 contre Bastia, Troyes, Saint-Etienne. Physiquement... Déjà, c'est incroyable. Car on fait aussi un huitième de finale de coupe d'Europe contre Porto, avant qu'il ne devienne champion d'Europe.
N. S. : Même les mecs qui ne jouaient pas beaucoup s'étaient dépouillés ! Cela avait permis au groupe de rester serein jusqu'à la fin en championnat car tout le monde avait eu sa part de gâteau. Dans un sens, ce n'était pas plus mal de perdre les deux demies.
M. L. : Avec le recul, on a tout de même loupé un truc incroyable. On pouvait réaliser le triplé.
Pourquoi une demi-finale demeure un match particulier ?
F. D R : Derrière, il n'y a plus rien. Plus de tours, plus de tirage au sort, juste la grande fête. Après, c'est du 50/50.
M. L. : Les gens manquent de moments où ils peuvent faire la fête, alors pour eux, aller à Paris... C'est la dernière marche, une finale avant d'aller au stade de France. Pour cette raison, beaucoup réussissent à aller jusqu'en finale mais ne parviennent pas à s'imposer. Ils ont le sentiment que c'est arrivé.
Avez-vous justement des souvenirs de cette libération liée à la victoire ou au contraire de cette déception qui vous prive du stade de France ?
F. D R. : Moi, c'est la première en 1999. Ça faisait vingt ans que le club n'avait pas remporté la coupe.
M. L. : Da Roch' suis un peu, ils parlent des demies ! C'était bizarre cette année-là, de se dire, quoi qu'il arrive, on a un meilleur potentiel que toutes les équipes car il ne reste plus de D1. Intérieurement, on se disait, elle est à nous, mais il ne fallait pas chuter. En demie, face à Nîmes, Nico était dans le couloir droit. Dribble chaloupé, relais avec Da Roch.
N. S. : Trop facile après.
M. L. : La première, tu découvres. Les autres me paraissent donc plus belles car tu sais que tu vas être amené à doubler les bus, avec les supporters, les maillots, les écharpes en te rendant au stade. Là, tu as des frissons ! Tu te dis : quelle foule on déplace ! La première, ça passe trop vite. Les autres, tu dégustes davantage.
F. D R. : Tu es bourré moins vite. La seconde, tu te dis : « il faut que je gère » (rires).
Et les autres demies ?
F. D R. : Monaco, c'était pas mal. Tout le monde voyait une finale Monaco-Bordeaux. Comme cette saison. Ils imaginent tous une finale PSG-OM. Ce sera peut-être Nantes-Rennes.
M. L. : Franchement, en 2000, c'était la victoire du coach Denoueix. Cela s'est déroulé exactement comme il l'avait prévu. On ne pouvait pas rivaliser avec eux. Tactiquement, il avait donc mis en place des choses, en se disant : « on ne marquera pas douze buts. Il conviendra d'en inscrire un et de ne pas en pendre ». Et c'est Da Roch qui marque.
N. S. : Ça, il ne l'avait pas prévu !
M. L. : C'est pour cette raison que Da Roch éprouve des difficultés aujourd'hui, le coach ne lui dit plus comment faire... (rires).
F. D R. : Je m'en souviens un peu. Tout est parti d'une touche. Après, je suis passé entre Christanval et un autre. J'arrive devant Barthez et je lui glisse au-dessus de son épaule gauche. C'est mon gardien fétiche. Souvent, j'ai marqué contre lui.
N. S. : Pourvu que l'on joue Marseille en finale. Tu vas l'énerver...
M. L. : Pas mal également la demi de coupe de la Ligue contre Auxerre en 2004. Ils avaient une équipe de rêve : Boumsong, Mexes, Kapo, Cissé. On a été bon aussi à Paris en 1999.
Avoir Mickaël dans les buts constitue également un petit avantage ?
N. S. : Cette année, nous n'avons pas été aux penalties. Ce n'est donc pas si important.
M. L. : Je ne suis pas que Monsieur penalty. Si on pouvait éviter, ca me va.
N. S. : En revanche, ça joue psychologiquement sur l'adversaire. Ils ont peut-être l'appréhension de les tirer. Nous, on n'y pense pas. On ne vise pas le 0-0 car on a Micka. Par contre, on est plus serein dans le jeu.
F. D R : Comme pour Calais. On s'était dit : ce n'est pas parce que l'on ne marque pas dans les dix premières minutes qu'il faudra paniquer. Il ne faut pas prendre de but. C'est tout ! D'ailleurs, si les supporters calaisiens veulent que je réponde à leurs questions (Bollaert avait chanté mais ils sont où les Canaris ?), on est en demie ! S'ils ne sont pas sûrs... (rires)
N. S. : C'est pour ça que l'on gagne nos demi-finales. Tu as vu la mentalité, l'état d'esprit. Même si on ne l'exprime pas verbalement comme Da Roch, moi entendre - « mais ils sont où les Canaris ? » À un moment, ca m'énerve, ça motive encore plus.
F. D R. : On se serait trouvé comme des cons si on avait réalisé un super match, frappé cinq fois sur le poteau et perdu 1-0 à la fin.
N. S. : Demandez à Olivier (Quint), je l'aperçois qui arrive. Demandez lui s'il est content d'avoir réalisé un super match avec Sedan ? Ce jour-là, c'était Césarine (le sanglier sedanais) qui nous avait motivés !
M. L. : La ramener au stade de France. Il ne faut pas abuser ! Da Roch, il l'imite bien Césarine (rires).
Celle qui arrive ressemble-t-elle aux précédentes ?
N. S. : Dans le contexte. Elle peut nous sauver la saison. Elle ressemble à la première où nous n'avions plus rien à jouer en championnat.
M. L. : D'un autre côté, contrairement à 1999, nous ne sommes pas favoris.
N. S. : Au contraire, dans le dernier carré, nous sommes vraiment le petit poucet.
Et le fait de savoir que c'est la dernière que vous allez jouer ensemble ?
M. L. : Vous ne savez pas encore ? Des fois, il y a des packages. On fait un prix. Deux en fin de contrat. Nico, il est gratos... (rires).
Il s'agit d'une motivation supplémentaire ?
F. D R. : La motivation, c'est de gagner. Le palmarès.
N. S. : Le reste, c'est secondaire.
M. L. : Ce serait génial, mais ca ne va pas conditionner notre réussite ou non notre vie au FC Nantes. Juste un bonus.
N. S. : On n'est pas encore mort !
P .-Y. A. et C. D.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum