Le FC Nantes veut sauver les apparences (Maville)

Football : Le FC Nantes veut sauver les apparences

En championnat, le PSG de Sylvain Armand (à droite) s'est imposé au match aller, avant de faire match nul à la Beaujoire au retour, face au FC Nantes de Frédéric Da Rocha. Mais ce soir, en Coupe de France, on remet les compteurs à zéro.
Si Paris joue sa saison par le biais de la Coupe de France, Nantes espère en profiter pour donner à la sienne, une allure plus présentable. La demi-finale de ce soir (20 h 45 à la Beaujoire) prend des allures de séance de rattrapage. Cela n'exclut pas la passion. Elle s'exprime néanmoins du bout des lèvres, à la Jonelière.

Quoi qu'il arrive dans les quatre prochaines semaines, la saison 2005-2006 ne pourra pas être classée au rang des réussites. Mais les Canaris ont encore une chance. Celle de pouvoir encore l'écarter du rayon des échecs.

L'alternative est incarnée par la compétition la plus aléatoire qui soit. La coupe de France, ce parcours semé d'embûches inégales où l'élimination peut tourner à l'avanie pour peu qu'elle sourde des sous sols de l'amateurisme, mais où, in fine, le palmarès ne retient que le nom du vainqueur. Depuis 1999, le FC Nantes s'est fait une spécialité de cet exercice de funambule. Si l'on intègre, l'autre coupe, celle des pros, cela fait de ce Nantes - PSG, la septième demi-finale en sept ans. Un concours de circonstances ? Pas tout à fait, à en croire Serge Le Dizet : « Contrairement à il y a six, 10 ou 15 ans, il paraît difficile de penser que Nantes, en début de saison, peut se battre pour le titre ou la ligue des champions. Ce n'est pas un manque d'ambition, mais on se dit que si on doit faire un coup, c'est peut-être plus en coupe. » En l'occurrence, les Nantais, ne sont plus très loin du but. Deux matches exactement. Mais deux gros morceaux.

D'autant que Paris, dont le standing ne supporte pas un bilan vierge de qualification européenne, viendra ce soir à la Beaujoire avec l'ambition lui, de « sauver sa saison » selon les termes de Frank Signorino. Le défenseur latéral gauche rejette donc la pression sur les locataires du Parc des Princes : « Nous, comme on l'annonçait, nous vivons une saison de transition. » Ce qui n'interdit pas, ponctuellement, d'exhausser son ambition. Pour « aller au stade de France » puis pour y gagner un titre, car comme le dit Jérémy Toulalan, « le palmarès, c'est important, Da Roch nous le répète assez souvent ». Mais aussi pour « montrer à la France entière qu'on n'est pas là par hasard ». Car Nantes a des complexes à chasser. Ceux qui collent aux basques d'un treizième du championnat et d'un demi-finaliste n'ayant écarté que des formations d'un niveau inférieur (Bois-Guillaume, CFA ; Valenciennes, L2 ; Dijon, L2 ; Calais, CFA).

Le FC Nantes ne manque donc pas d'envie, même si son enthousiasme reste très discret, avant de défier un adversaire privé de ses principaux atouts offensifs (Kalou suspendu, Pauleta blessé). Pour autant, la trame de ce duel aux allures de crève-coeur pour Mickaël Landreau, docteur ès tirs au but, futur parisien mais pas encore ex-Nantais, n'est pas facile à envisager. Contre Auxerre, Serge Le Dizet s'est réjoui d'avoir redécouvert « des mouvements qu'on n'avait plus vus depuis un moment ». Suffisant pour prendre tout un match à son compte ? Sans doute pas. Mais comme tous ou presque l'ont rappelé, dans ce type de rencontre, la manière s'efface de toute façon devant le résultat.

La coupe ne laisse pas de place à la nuance.