Rudi s'exprime !

Jeu 12 Oct 2006, 14:00

Rudi Roussillon, le président d'un FC Nantes toujours relégable, attend les trois prochaines échéances à venir en championnat pour y voir plus clair. Et savoir si ses joueurs peuvent redresser la barre.

Rudi Roussillon, après une belle victoire contre l'OM (2-1), Nantes est retombé dans ses travers à Auxerre (0-1). Comment voyez-vous la situation ?
Le club a une obligation de résultat. Ce mois-ci, nous avons trois échéances importantes, dont deux à domicile, qu'il faut négocier de la meilleure des manières : contre Sochaux et Monaco, c'est eux ou nous ! Fin octobre, on saura à quelle saison s'attendre. On peut encore s'amuser à jouer au lièvre et à la tortue mais si on peut l'éviter, ce ne serait pas mal. Si cela ne marche pas, au moins, on aura tout essayé...

Comment peut s'y prendre Eo pour remettre l'équipe dans les rails ?
Georges est celui qui connaît le mieux les qualités et les défauts de tous les joueurs. Avec eux, il a un style plus décontracté que Serge Le Dizet. C'est dans sa nature. Mais il faut trouver le juste équilibre.

Quel regard portez-vous sur les recrues, tant décriées, choisies pour l'essentiel par N'Doram ?
Il n'y a aucun problème. Ce que je dis, c'est aussi ce que pensent Japhet et tout le staff. Cela va venir, il faudrait simplement que ce soit rapide. L'acclimatation fait partie des choses irrationnelles du football. Il faut rester optimiste.

Wilhelmsson et Boukhari s'enfoncent pourtant peu à peu après des débuts encourageants...
Christian (Wilhelmsson) a un peu un problème de casting : il a un statut d'international, sort d'un bon Mondial et se retrouve sur le banc. Logiquement, il est vexé et ça le perturbe. Il met les bouchées doubles pour retrouver sa place. Il n'est pas question qu'il s'en aille. Quant à Boukhari, c'est le boute-en-train du groupe, même si c'est le seul Marocain qui ne parle pas français... Tout le monde ne s'est quand même pas trompé sur eux ? On s'est battus pour les avoir.

« Il est trop tôt pour envisager le Mercato »

Le gardien Stojkovic n'est plus dans le groupe...
Il a été déstabilisé au début. Il était perdu et dès le deuxième jour, il voulait partir. Son adaptation au football français peut être la raison de ce début difficile. On voulait Penneteau. On s'est positionné trop tôt et Bastia a été trop gourmand : les prix ont grimpé de 800 000 euros. J'ai aussi demandé au président du Mans s'il avait l'intention de laisser partir Pelé. Il souhaitait le conserver. Cela s'est arrêté là.

Quels étaient les voeux initiaux de Le Dizet ?
Serge souhaitait recruter Hellebuyck. Japhet lui a téléphoné cinq minutes devant moi : il n'a pas souhaité venir. Il y a eu des joueurs pour lesquels nous n'étions pas d'accord. C'était tout à fait légitime. On était sur Ziani mais quand Wilhelmsson a été réalisable, tout le monde s'est orienté vers lui. Et Boukhari, tout le monde était content de ce choix, Serge y compris. Saïdou ? C'était un choix vraiment souhaité par Japhet pour remplacer Toulalan. Il est trop tôt pour envisager le Mercato.

Que dites-vous aux joueurs ?
Il n'y a pas de play-back possible et on ne peut pas vivre sur sa réputation. A force de le répéter, les joueurs finissent par être conscients qu'ils ne peuvent pas tricher. Avant l'OM, je les ai pas mal engueulés. L'an dernier, j'ai regretté de ne pas les avoir secoués plus tôt. Là, j'ai déjà parlé trois fois. Je ne veux pas regretter de ne pas l'avoir fait. Je vais le refaire : contre Auxerre, on a été gentil, pas suffisamment méchant avec nous mêmes.

Propos recueillis par l’AFP